Namedrops #34
26June2025

Namedrops #34

SANERGI IEG, Energie et santé

Créer une marque de complémentaire santé dédiée aux salariés du secteur de l’énergie, c’est le pari tenu par SANERGI IEG. Derrière cette initiative, une promesse : celle de préserver l’énergie humaine, dans les Industries Electriques et Gazières - les IEG.

IEG : trois lettres qui s’insèrent discrètement dans ce nom. Un clin d'oeil aux professionnels de ce secteur. Signé par l’agence Namibie, SANERGI IEG fusionne naturellement santé & énergie. Il incarne à la fois une énergie tournée vers le soin et le soin porté à ceux qui font vivre cette énergie.

Un nom fort aux racines que l’on devine, qui rassurent.

Un nom qui dit une couverture optimale et adaptée aux besoins spécifiques de ces professionnels, en laquelle se fier. Et justement, lorsqu'il est question de complémentaire santé, la confiance est capitale.

Bref, SANERGI IEG, c’est ce que le naming fait de mieux : un mot simple, mais évocateur, qui s'ancre profondément dans l'univers de ses utilisateurs, tout en apportant une réponse à leurs préoccupations.

Sortir du blé battu

Visuels gourmands en (très) gros plan, discours audacieux - depuis le 11 juin, Gerblé déploie une campagne urbaine qui ne laisse personne sur sa faim. Slogan en main : « Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas de biscuit ».  Avec un mantra qui donne le droit de changer d’avis, de goûts, de réflexes de consommation, la marque française joue la carte du twist et propose un déplacement de perspective en revendiquant la possibilité d’avoir, le beurre, l’argent du beurre et bien plus encore. Manger sain n’est plus synonyme de concession. En somme, plaisir et équilibre ne sont plus antinomique, gourmandise et valeurs vont de paire. Alors, simple revalorisation de la diététique par le marketing ou tentative de réconcilier l’instinct et la conscience ?

Ce qui est certain, c’est qu’en adoptant cette posture un brin provocatrice Gerblé vise juste et ouvre la voie vers une remise en question. D’ailleurs, bien souvent, derrière l’humour (et la sensibilisation), les marques qui font réfléchir se démarquent. Et dans un paysage saturé de messages - parfois sans saveur, les discours clivants font mordre à l’hameçon, non pas par la morale, mais par l’envie.

Révolue la diet culture et place à l’ère du snack conscient. Alors, on change de biscuit ?

L'invisible fait O-lé !

On connaissait le bleu Klein, le rouge Ferrari… Voici désormais Olo, la couleur qu’on ne peut pas vraiment voir, propulsée au devant de la scène par des chercheurs en perception visuelle. Mais au fond, ce qui nous a vraiment tapé dans l’œil, c’est le nom. Passons le bla-bla scientifique à son propos, bien mieux résumé ici.

Trois lettres, un palindrome : Olo - pas Yolo, même si on n’en est pas loin. Ça claque, ça intrigue. Bref, le nom crée la sensation. Ici, le naming coloriel déroge aux normes. Mais que nomme-t-on vraiment à travers une couleur ? De métonymique, pour le turquoise à analogique, dans le cas du « rouge coquelicot », ces noms transforment le tangible en récits, qui façonnent nos perceptions.  Même pas besoin d’en voir un pigment : la magie du naming opère et un triptyque de lettres déclenche une réaction en chaîne entre science, art et marketing.

Tout le monde se l’approprie, chacun y projette son imaginaire. Et chez Namibie, le bruit court : cette couleur invisible aurait un air de famille avec notre propre palette …

Trêve de plaisanterie, ce qui est certain, c’est qu’Olo devient un terrain d’exploration. Une invitation à sortir du cercle chromatique, et plus largement des sentiers battus. Et elle fait ce que toutes les bonnes marques rêvent de faire : elle fait parler, sans avoir à trop en faire. Et si, parfois, le nom valait plus que ce qu’il désigne ?

Dash contre Goliath

Dash Water n’est pas là pour jouer dans la cour des géants du soda. Avec sa campagne d’affichage dans les rues de Paris, le moins que l’on puisse dire, c’est que la marque britannique secoue le branding des boissons sucrées.

Au menu : de l’eau pétillante aromatisée avec des fruits « moches », des cannettes minimalistes, du sans sucres et surtout tout l’inverse d’un soda. En parlant d’inverse, comment parler de cette série d’affiches - couleurs citron vert, pamplemousse et framboise - , sans parler des grandes marques déclinées en arrières plan. Ici, on joue la carte de la disruption, celle de l’anti-soda. Mais comment communiquer contre les sodas lorsque l’on en est soit même un ? Rien de tel qu’une prise de parole risquée, certes, mais qui capte l'attention dans un environnement où les consommateurs sont de plus en plus sensibles aux produits qu'ils consomment.

En associant un ton tranchant mais bien engagé pour une consommation saine, Dash Water réussit à se positionner comme un challenger de taille. Bref, une campagne qui bouscule les codes, et qui, au delà de vendre une simple boisson, promeut un arsenal de valeurs modernes, à découvrir ici.

Le design se D-marque !

Une petite lettre, un grand symbole : depuis le 1er mai 2025, les designers disposent enfin de leur équivalent du ® ou du © : le Ⓓ.

Tantôt noyée parmi les images, parfois même rendue accessible par des outils automatisés tels que Canva, le design est légion. L’ombre au tableau ? Cette banalisation pousse à l’anesthétisation, à une récupération presque marchande. Le beau devient objet de consommation. Le sens initial se perd et l’intention s’efface, laissant régner la forme.

Cette lettre additionnelle sonne donc comme un rappel : si le design est invisible, car omniprésent, il émane d’un savoir-faire qui ne peut être simulé qu’en surface, dans un contexte où l’IA générative produit des visuels lisses mais dénués de sens, où la frontière entre amateurs et professionnels se brouille.

Ainsi, le design dépasse le simple style, par sa valeur stratégique. Ses artisans n’ont pas vocation à embellir le monde, mais bien à le penser, à accompagner son évolution. Couper court à l’ambiguïté qui entoure cette discipline, c’est le pari de cette initiative. A la clé, une affirmation : le design crée de la valeur et mérite donc d’être protégé. Bref, petit Ⓓ, grosse revendication. On vous laisse en lire davantage ici.